À 20 ans, j’ai l’impression d’être déjà en retard.
par Adel
Dans cet article, c’est plutôt un moment de confession sur mon expérience avec les réseaux sociaux, et sur le fait que nous, les jeunes de la Gen Z, on se retrouve souvent à vouloir grandir trop vite.
C’est donc un mélange entre ces deux choses : comment les réseaux sociaux influencent notre évolution précoce, et comment la société y joue aussi un rôle.
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Oh mon Dieu, ce sujet que je redoute tant. Honnêtement, j’ai hâte d’en parler, mais en même temps je déteste, parce que je suis concerné et je n’aime pas parler de choses qui me mettent mal.
Depuis plusieurs années, on remarque que la Gen Z est pressée par le temps. On veut réussir à 20 ans, avoir un million d’euros sur nos comptes, toutes les opportunités du monde. J’ai remarqué ce changement parce que je subis tout ça. Je suis né en 2004, j’ai 20 ans bientôt 21, mais tout me stresse. Tous les jours, je suis envahi par une seule question : "Quand est-ce que moi aussi, je vais réussir ?" Aujourd’hui, j’ai trouvé plusieurs réponses à cette question.
1. LES RÉSEAUX SOCIAUX ET LA COURSE AU SUCCÈS
Les réseaux sociaux, ce fléau qui nous a complètement détruits, mais que j’adore quand même parce qu’on y passe de TRÈS bons moments, et aussi car ça serait hypocrite de critiquer internet alors que je paye mon loyer grâce à internet. Mais je sais que ça a beaucoup impacté ma santé mentale, surtout sur ce point de la réussite, ce stress permanent, le fait d’être pressé, de tout vouloir tout de suite, sans prendre le temps de profiter de la vie comme elle le mérite.
J’ai toujours suivi des influenceuses au lifestyle dingue (voyages presse, collaborations avec des marques de luxe, exposition d’argent à gogo). J’avais 13 ans quand j’ai commencé à suivre ce genre de contenu. Moi, jeune enfant de 13 ans, au départ, je trouvais ça inspirant, je me disais que je voulais être pareil plus tard mais bon déjà j’ai toujours voulu être sur les réseaux sociaux, et ça depuis que j’avais 9 ans. Ma mère m’achetait des faux téléphones, et je faisais semblant d’être une star qui s’attable avec Kim K (oui, j’ai connu Kim K à 9 ans lol).
Plus je grandissais, plus j’ai réellement eu de la passion pour ça : vouloir faire des vidéos, être vu, être aimé… À 16 ans, j’ai pris mon téléphone et je me suis lancé sur les réseaux sociaux, ça a directement marché pour moi, je faisais des vidéos humoristiques, j’étais très heureux, je pense que je n’avais jamais été aussi heureux de ma vie. Je pensais que mon rêve d’enfant de 9 ans allait se réaliser, j’étais un descendant de Beyoncé dans ma tête (mdr).
Plus sérieusement, au début, tout allait bien, puis le stress a très vite commencé à arriver - la peur de s’absenter et d’être oublié, la peur de perdre des abonnés, les statistiques, la comparaison avec les autres influenceurs, voir les autres avoir des opportunités pendant que toi tu restes à ta place et tu n’évolues pas, et surtout, car je grandis (avant j’aurais dit car je vieillis car j’ai la phobie de grandir :/ ) mais tout ça m’a créé une pression mentale atroce pour un jeune ado.
À 18 ans, j’ai créé Edel Blog, puis je voulais être invité à la Fashion Week, travailler avec Louis Vuitton. J’avais PEUR car je m’approchais de mes 20 ans, mais je n’avais rien. En vrai je me mettais la pression parce que je voyais des jeunes de mon âge qui, eux, avaient accès à de belles choses, et je pensais que en faisant comme eux ou plus j'allais avoir autant que eux en retour.
Je pense que ça a frustré pas mal de personnes de notre génération moi-même, j’ai été très frustré, encore fin 2024, je venais tout juste d’avoir 20 ans, et j’avais l’impression d’être en retard, ou même d’avoir raté ma vie à 20 ans.
Beaucoup de gens dans leurs publics ont dû se sentir mal par rapport à ça. On nous a vendu des vies qui n’étaient pas normales pour nos âges, car oui, il n’y a rien de normal à gagner 500 000 € par mois à 20 ans. C’est un exploit, c’est dingue, on en rêverait tous. Mais on ne doit pas faire une fixette sur ça et se dire que si nous, à 20 ans, on n’a pas 500 000 € par mois, c’est honteux.
Le pire, c’est que finalement ceux qui vivent ça ne nous préviennent pas et ne nous font pas réellement de prévention sur le fait que tout ça n’est pas normal, que c’est une chance énorme, mais que c’est ok que ça n’arrive pas à tout le monde. C’est ok de ne pas avoir toutes les opportunités à 20 ans parce qu’on a QUE 20 ans. On sort à peine du lycée, on ne connaît encore rien de la vie.
Les réseaux sociaux peuvent parfois sauver des vies.
Mais si tu veux te lancer, ne te limite pas à ce que les influenceurs choisissent de te montrer. Leur réussite n’est pas la tienne. Chacun avance à son propre rythme, et c’est NORMAL.
Il faut arrêter de banaliser des choses qui ne le sont pas - avoir des opportunités énormes à 18 ans, percer très jeune... ce n’est pas la norme et c'est OK !
Les réseaux sociaux ne sont pas la vraie vie. Ils sont là pour nous inspirer ou nous divertir, mais pas pour nous faire sombrer dans des comparaisons toxiques, des déprimes ou des problèmes psychologiques.
Rappelle-toi que ce que tu vois à l’écran n’est qu’une partie de la réalité. Et ta réalité à toi, elle est tout aussi valable et souvent plus belle que ce que tu penses.
2. GRANDIR DANS UN MONDE QUI N'ATTEND PAS
Rejeter toute la faute sur les réseaux sociaux serait hypocrite. On est dans une société où tout va à toute vitesse. À 15 ans, on nous met déjà la pression pour choisir la filière au lycée, puis une fois au lycée on doit choisir des matières pour savoir vers quel bac on veut s'orienter, et à 18 ans, en fin de lycée, on doit choisir les études qui nous mèneront à notre travail.
Selon TV5 MONDE, 83 % des lycéens jugent la procédure Parcoursup "stressante", mais aussi 15 % des lycéens présentent des signes de burn-out, caractérisés par un épuisement, une perte de motivation et un sentiment de lassitude permanent.
Selon l’Éducation nationale, 40 % des filles et 12 % des garçons signalent être "très stressés" à cause des examens ou des évaluations.
On se lève à 6h du matin, et encore certains dans mon collège et lycée se lever plus tôt car ils venaient de village où il y a qu’un seul bus, on enchaîne avec du 8h-17h, on fait des contrôles, on doit faire des devoirs à la maison, lire des livres, choisir nos études, certains jeunes ont le rôle du parent à la maison... c’est dingue !
Ces chiffres sont forts et puissants, ils ne doivent pas être cachés. La pression de la société est énorme, et c’est ça qui fait partie de notre évolution précoce.
On veut grandir vite, car oui, on voit beaucoup d’adultes sur les réseaux sociaux, et on veut faire comme eux. Mais d’un autre côté, la société nous force aussi à grandir vite.
Une jeunesse qui n’en est pas forcément une, une jeunesse où les jeunes sont obligés d’être matures parce que 56 % des moins de 25 ans sont en état de détresse psychologique, selon une étude d’Axa Prévention.
Les inégalités sociales, les traumatismes, le harcèlement, la pression à la maison… nous obligent à grandir vite pour se protéger, ce qui n’est absolument pas normal.
Pour conclure, cet article est juste quelque chose que je souhaitais dire, mais que je ne savais pas comment exprimer à l’oral. J’aime écrire et partager, j’espère que vous aurez compris ce que je souhaite vous transmettre.
Vous êtes jeunes, vous avez la vie devant vous. Nous ne devons pas nous mettre trop de pression pour réussir, ni nous comparer aux autres. Faites ce qui vous plaît, si vous pouvez le faire. Vous n’êtes pas seuls, je suis là si vous souhaitez parler, et des numéros verts ont été mis en place.
Prenez soin de vous et de votre santé. Love you.
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